7 - Selamat Pagi... d'Indonésie (partie I)
(Voyage du 10 au 30 decémbre 2011 - Sumatra)
Nous voilà arrivés en terre indonésienne, et ce sera la dernière avant d'atteindre l'Australie.
Quand on regardait la distance que l'on avait à parcourir pour atteindre l'Australie au départ de Bangkok devant la carte du monde accrochée dans la chambre de Claire, on se demandait si on arriverait déjà à traverser la Thaïlande en stop. Est-ce que ca fontionnerait ou faudrait-il prendre des bus ou des trains ?
Trois mois après notre départ nous avons déjà parcouru quelques kilomètres en stop, et maintenant nous sommes sûrs que nous réussirons à atteindre l'Australie de cette manière, excepté pour les parties maritimes. Je pense qu'avec beaucoup de tenacité ça doit être possible mais nous ne voulons pas perdre trop de temps sur nos visas juste pour chercher à passer les eaux en stop. On s'attèle déjà aux terres, c'est assez de boulot comme ça.
Nous voilà donc au poste de douane du port de Tanjungbalai dans le nord de Sumatra. La pièce est remplie de monde, nous sommes les 2 seuls blancs. Quand nous donnons les papiers de l'immigration, il y a un hic. “Vous dormez où ? Il faut remplir une adresse dans cette case“; comment vous dire...
A ce moment là, on se dit que la vérité ne jouerait pas forcément en notre faveur, il nous faut l'adresse d'un hotel, juste pour le papier.
Deux jeunes de Singapour que nous avons rencontrés avant nous donnent une liste d'hotels et au même moment une fille que l'on a rencontrée aussi dans le ferry nous vient en aide. On lui explique notre cas, elle voit ça avec le mec de la douane. Elle repart, on sait pas trop comment on va faire...
2 minutes après, le douanier nous redonne nos passeports avec un sourire, “Welcome in Indonesia“.
Nous sommes le 10 décembre et nous avons un nouveau tampon dans notre passeport.
Nous nous dirigeons vers la sortie, guidés par des gens de la sécurité. Tout le monde nous regarde, nous pointe du doigt...
C'est le choc des cultures quand nous nous retrouvons dans la rue; des enfants mendiants, les gens nous demandent où nous allons, en essayant de nous embarquer dans leur moto-taxi. En 5 minutes, on a l'impression d'avoir couru un marathon. (bon j'en ai jamais couru, mais c'est pour imager).
On s'asseoit, il faut que l'on réfléchisse vite à un plan, car la nuit va arriver dans peu de temps. On ne veut pas prendre de taxi, et on ne veut pas non plus aller à l'hôtel, mais on est en ville et la nuit va tomber dans une demi heure.
On décide de marcher, on sait pas trop vers où, mais dans un premier temps si on pouvait sortir de cette ville bondée, ça serait pas mal.
Nous marchons, tout le monde nous regarde comme s'ils n'avaient jamais vu de blancs de leur vie. « hello mister, hello mister'', ça n'en finit pas.
La situation est assez marrante dans un sens, mais dans l'autre très oppressante. Tout le monde essaie de nous vendre un taxi, quand soudain une camionette s'arrête à notre niveau, et un mec nous dit de monter. On lui dit qu'on a pas d'argent, et il nous dit de monter quand même; on s'exécute avec la circulation qui s'impatiente derrière.
On a vraiment de la chance, car la nuit arrive 5 minutes après. Nous pouvons observer la ville portuaire qui est vraiment authentique et magnifique, avec des bateaux en bois, peints de couleurs vives. Hélas, nous n'avons pas osé sortir l'appareil photo, car nous sommes arrivés dans une zone très pauvre, et on sent le regard::: donc on garde ça dans notre mémoire.
Le gars nous demande où nous voulons aller et nous lui expliquons que nous cherchons un endroit où nous pouvons dormir gratuitement. Il nous parle d'un lieu appartenant à la compagnie de ferries, dont la fille du port nous avait parlé aussi.
Impeccable, en plus, il propose de nous y conduire. On demande aussi s'il est possible de changer de l'argent quelque part.
Je descends avec le mec qui parle anglais pendant que Claire attend avec le chauffeur dans la camionette. Le mec demande en indonésien à la fille du shop de changer de l'argent. Je donne 200 RM, la monnaie de Malaisie, l'équivalent de 50euros.
Le début de l'échange se fait dans les règles, c'est le mec qui fait l'intermédiaire avec la fille.
Il me donne les gros billets, c'est à dire 5 billets de 100 000 (changer de monnaie tous les mois c'est un peu galère surtout quand 1euro=12 000 Rupiahs, dur dur les conversions). Bref, reprenons sur l'histoire du change ; après m'avoir donné les gros billets, le gars me dit ok style de rien, sauf qu'il a encore dans sa main environ 60 000 Rupiahs.
Je lui demande de me rendre le reste de l'argent, et il me répond, ''non non c'est bon ça c'est pour moi''.
Je suis obligé de hausser le ton et de lui prendre l'argent des mains. Il fait style qu'il ne comprend pas, je retourne à la camionette et je dis à Claire ''on descend là il a essayé de m'arnaquer''.
Le mec revient et fait son innoncent. Il a l'air sincère et nous dit que l'on peut continuer avec eux, je lui redis que l'on a pas d'argent pour payer le transport, il répond ''ok ok''.
On ne sait pas trop quoi faire mais on est dans un pays que l'on ne connait pas, une ville que l'on ne connait pas, il fait nuit, et eux connaissent un endroit pour dormir.
On remonte donc avec eux, et quand nous arrivons au lieu en question, une fois descendus, le gars commence à me prendre la tête et me dit que nous devons lui donner quelques chose car il nous a rendu service. Je lui dis non et qu'il aurait dû nous dire avant qu'il prennait une commission, on se serait débrouillés par nous mêmes.
Il fait que de répéter qu'il veut de l'argent, et commence à devenir aggressif.
Plein de gens observent la scène et c'est le chauffeur de la camionette, en repartant, qui réussit à arrêter cette situation car le mec n'a pas le choix de suivre son véhicule.
Pioufff; bienvenue en Indonésie, soit dit en passant le pays numéro 1 de la corruption...
Les gens de l'office des ferries sont très sympas avec nous, et très souriants. Ils nous font comprendre avec un peu de mal que nous pouvons dormir ici, car bien sûr ils ne parlent pas anglais.
On se couvre plus pour éviter les piqûres de moustiques qui sont nombreux ici, puis un mec nous amène avec sa moto-taxi à un autre endroit où nous pourrons dormir. Cette fois l'argent ne rentre pas dans la relation même si on s'était préparés à payer. Il repart en nous offrant un grand sourire qui nous fait beaucoup de bien dans ce moment un peu dur.
Nous sommes très bien acceuillis dans ce lieu, par contre ce soir on ne dormira pas ensemble. Nous sommes dans un pays musulman, et ici les filles et les gars sont séparés pour dormir.
Pour info l'Indonésie est le pays avec le plus de musulmans au monde.
On s'exécute et allons nous installer chacun à un étage différent. Je rejoins Claire dans la chambre des filles, elles disent que je peux rentrer. Elles sont super sympas avec nous.
Dehors il y a un bruit d'enfer, c'est une sorte de fête forraine.
Une heure ou deux après, un mec vient me dire très gentiment, c'est même lui qui a l'air le plus gêné que je ne peux pas rester ici, mais par contre si nous sommes mariés nous pouvons dormir ensemble à l'étage des hommes : ''Bien sûr que nous sommes mariés''
Nous dormirons avec 3 gars très souriants eux aussi, dans une grande pièce...
Quelle journée, et nous sommes là pour 2 mois, ça promet d'être fort intéressant et fortement fatiguant...
Nous repartons nos sacs sur le dos, la boussole dans une main et la carte dans l'autre en essayant de trouver le bout de cette ville pour tendre le pouce. C'est pas gagné vu le peu de voiture qui circulent.
Pour acheter à manger c'est un peu galère car encore une fois, un nouveau pays dont on ne connait absolument pas la valeur des choses, et les gens voyant 2 blancs-becs arriver, n'hésitent pas à nous arnaquer, et même s'ils ne le font pas, nous on est complètement paranos...
En marchant, un gars nous explique la route en nous faisant un petit schéma dans la terre. On décide de laisser tomber l'explication de l'auto-stop aux gens, on dit que nous sommes des marcheurs. Ils nous répondent tous que c'est trop loin mais au moins ils nous dirigent pas à la station de bus, c'est mieux pour connaître la bonne route.
Après avoir marché une bonne demi-heure sous la chaleur tropicale, on décide de faire une pause et de commencer à tendre le pouce. On se demande vraiment si on va réussir à traverser ce nouveau pays.
Très peu de temps après on se retrouve entourés d'environ 50 personnes (je ne suis pas Marseillais, j'ai compté, bon j'ai arrêté à 30 mais c'était suffisant pour avoir un aperçu de la situation), essentiellement des enfants mais pas seulement. Ils nous observent, rigolent... et aussi essayent de comprendre ce que nous faisons là. Avec un grand étonnement quand nous leur disons que nous ne voulons pas prendre de bus. Une petite séance photos avec les téléphones portables et une femme finit par arrêter une voiture.
Notre vraie première voiture en stop de l'Indonésie sera remplie de femmes méga cathos. On s'arrête à l'église, tout le monde sort de la voiture. La femme qui conduisait et qui parle anglais revient avec un 'frère'.
Impossible pour eux de concevoir l'auto-stop. A plusieurs reprises on leur dit qu'on ne veut pas aller à la station de bus.
Au final tous les 2 nous emmènent un peu plus loin sur la bonne route.
Avant de descendre, ils disent ''nous allons prier pour vous''. Nous répondons "merci" et commencons à descendre, quand on se rend compte qu'ils se mettent à faire une prière pour nous. Juste avant, je lui avait dit que j'étais athéiste, alors elle me dit que je dois prier Dieu.
Ils arrêtent un camion pour nous. On parle peu avec le chauffeur et son jeune fils qui est avec lui, mais le courant passe bien sans ça.
Sur la route on se dit que si à chaque fois que l'on tend le pouce ça doit rameuter 50 personnes, la traversée va être difficile, ça inquiète surtout Claire car elle se sent oppressée dans ces situations.
Le routier nous dépose dans un premier temps à la station de bus, puis ensuite sur la route du Lac Toba, notre premier but pour essayer de rejoindre une ferme bio dont nous avons eu le contact par les Américains chez Patrick à KL.
Nous mangeons des gâteaux genre quatre-quart, et la fille essaye de nous arnaquer au rendu de monnaie. Ca nous saoule vraiment car on doit demander le prix avant sinon ils se font plaisir, et même quand on fait ça, c'est sur le rendu de monnaie qu'ils essayent.
Nous marchons vers la fin de la ville, si on pouvait trouver un endroit où il y a pas trop de monde autour de nous. En marchant on est suivis par une bande de petites filles, et après des adolesentes nous arrêtent pour une séance photos.
Des femmes de l'autre côté de la rue nous font signe de venir chez elles manger un truc. Allons-y...
On mange de délicieuses bananes frites et quelque chose de difficile à décrire mais très bon aussi (riz noir, noix de coco).
Flora, la jeune de la famille, parle assez bien anglais, elle vient de finir ses études d'anglais. On parle un peu, on rigole bien, la rencontre de 2 cultures très différentes comme ça, fait rire tout le monde.
Ensuite, nous sommes rejoins par l'oncle de Flora qui est guide à Bali. Il parle très bien anglais. Nous échangeons, rions, il nous apprend des choses sur son pays. Il a visité l'Europe dont Paris, il comprend donc mieux la 'culture européenne'.
Il nous dit que nous pouvons dormir là, ça tombe bien on voulait leur demander. L'oncle repart et nous nous retrouvons avec Flora. Elle est un peu bizarre avec nous. Elle fait que de parler d'argent, nous fait bien comprendre que nous avons de la chance d'être riche, que sa famille est pauvre etc. C'est une réalité mais c'est très génant.
Nous essayons de lui faire comprendre que tous les Français ne sont pas riches et ceux qui le sont ne sont pas forcément plus heureux pour autant, voire l'inverse... Bref, on essaye de faire abstraction de ses remarques qui ont aussi pour but de nous mettre mal à l'aise.
Nous passons une très bonne soirée à manger avec eux par terre, les voisines nous ont rejoints. Je sors le didgeridoo, ça fait rire les gens ce drôle d'instrument. Je demande à Flora si quelqu'un de sa famille joue de la musique, elle me répond "non". J'apprendrai après que son frère joue de la flûte et de la percussion très bien, elle nous aura menti sur pleins de choses comme ça.
On rigole vraiment bien, mais Flora fait que de nous dire que nous avons l'air de nous ennuyer. Et surtout elle traduit pratiquement rien alors que c'est la seule à pouvoir le faire. On se débrouille autrement.
Au final alors que l'on rigolait bien, elle dit que c'est mieux d'aller dans la maison de sa grand-mère à 10km... On s'exécute, et on les suit sur les scooters.
Arrivés dans la maison de la grand-mère sans la grand-mère, on se retrouve à regarder Spiderman à la TV. Je suis le premier à aimer pendant le voyage regarder un petit film mais là je suis déçu.
Je comprends un peu plus la frustration de Flora quand je constate que tous les 15minutes il y a une page publicitaire. Des pubs comme chez nous alors qu'ici tout est encore très traditionnel. Les pubs les font rêver de choses qu'ils ne peuvent pas avoir, et ils ont encore plus l'impression d'être pauvre. Pourtant ici, personne n'a l'air de mourir de faim, ils ont un toit, font des études, ont un scooter chacun...
De beau matin nous savourons notre thé en regardant le village, c'est vraiment génial. Les voisines viennent dans la maison car elles veulent nous voir. Nous montrons les photos de notre famille, et ils ont l'air tous très intéressés.
Un handicapé mental rentre dans la maison, me sert la main et s'asseoit dans le canapé. Tout de suite après, alors qu'il ne faisait pas de mal, il est tiré vers la sortie, il tombe par terre mais la femme continue à le trainer. On lui crie dessus, des grandes claques dans le dos pour qu'il bouge. Cette scène m'a complètement retourné. Claire était plus loin et a cru que c'était pour rire. C'est la première fois depuis le début du voyage où je me sens si mal, j'ai croisé le regard de cet handicapé quand il était à terre, ce regard qui n'avait pas l'air de comprendre ce qui lui arrivait, et moi j'étais impuissant et très gêné...
Nous allons voir les champs de riz de la famille, tout le monde est surpris que l'on s'intéresse à ça. Les paysages sont vraiment magnifiques, on est vraiment contents de pouvoir observer la vie des gens comme ça. Pour moi c'est vraiment ce que je recherche quand je pars à la découverte un pays.
Nous récoltons de la kasava, et nous la ramenons jusqu'à la maison. Surtout Flora, mais a priori les villageois aussi, sont surpris que l'on soit capables de transporter un sac sur nos épaules. Je me demande jusqu'où va l'image du blanc qu'ils ont, c'est un peu pitoyable. Elle fera que de le répéter à tout le monde que nous avons transporté sur nos épaules de la kasava...
J`ai peut-etre un peu abuze sur la soupe...:)
Revenus au village, nous faisons de la musique pour les enfants, puis du jonglage. Les enfants sont émerveillés, on se retrouve très vite entourés d'un grand nombre d'enfants. Ils prennent plaisir à ramasser les balles qui tombent et ensuite de jouer ensemble avec les balles. Il y en a certains qui s'entrainent à jongler. On rigole bien et les enfants aussi.
Après ça nous sommes invités par les adultes, nous passons un très bon moment, dommage que Flora ne traduise quasiment rien.
On se fait inviter à passer Noël dans leur village (nous sommes en terre Chrétienne), nous ne pouvons pas accepter car nous avons rendez-vous avec Aurore à Padang pour Noël. Et là ils disent qu'ils seraient très heureux de notre participation. On ne comprend pas trop sachant qu'on vient de leur dire qu'on ne pourrait pas être présents, mais on a peur de comprendre où ils veulent en venir.
On redemande précision, et c'est bien une participation financière qui leur ferait plaisir, plus que notre présence. On est complètement sur le cul après une aprem si forte. On leur explique que nous sommes contre le fait de faire entrer dans nos relations l'argent, que nous pensons que c'est mauvais et encore plus pour financer une fête religieuse.
Nous sommes encore déçus de Flora qui n'a pas fait la traduction de notre explication de pourquoi nous ne voulons pas leur donner. Cette réflexion intéressée du jeune homme a complètement cassé l'ambiance.
Nous retournons à la première maison, et cette fois c'est la ''maison-restaurant'' juste à côté où nous sommes invités par une forte femme nommée Pasti. Nous ne saurons pas si c'est la patronne du boui-boui ou une simple cliente, mais en tout cas elle nous a offert un repas. On se retrouve en milieu d'aprem à manger du riz avec de la viande en sauce. Et surtout nous n'arrêtons pas de rigoler avec Pasti et les 2 soeurs de Flora. On ne parle pas la même langue mais ça ne nous empêche pas de passer un bon moment.
Nous allons visiter la ville et la fac de Flora, et c'est moi qui conduis le scooter dans la circulation indonésienne, c'est amusant. A la boulangerie nous essayons de payer, mais la soeur insiste pour payer. On se dit que l'on s'est fait une mauvaise image, ça nous rassure et nous réconforte de nous dire qu'ils ne profitent pas de n'importe quelle occasion pour nous faire payer.
Sur la route du retour on est obligés d'attendre pas loin d'une heure que la pluie s'arrête. Nous allons ensuite dans un grand bar, car nous avions dit que nous voulons bien payer un coup. Elle nous met dans une situation très inconfortable quand elle nous met sur la table les bouteilles d'alcool. On n'a pas arrêté de lui répéter que nous voyageons avec un petit budget et elle veut nous faire payer pour tout le monde un mélange de 2 bières pour 8 euros par personne. Pour le pays, c'est une somme exorbitante...On lui dit que nous n'avons pas les moyens, on se demande bien ce qu'elle traduit aux autres. Je ne vais pas trop m'attarder sur le détail, mais ce fût une soirée horrible, on s'est ennuyés comme jamais. La musique super forte, impossible de se parler, une soirée qui n'en finissait pas. On est vraiment énervés contre elle, c'est décidé, demain matin à la première heure nous partons.
Au réveil, elle est toute mielleuse, elle nous offre le thé et de la brioche. Quand on lui apprend que l'on part elle répond que c'est pas possible, nous devons avant manger avec toute la famille. Il y a aussi une copine qui vient, car elle veut absolument nous voir.
Nous allons visiter l'université de sa copine avant le dernier repas en famille.
Sur le chemin du retour nous nous retrouvons devant un vendeur de porc grillé où sa copine s'arrête. Flora nous demande pourquoi nous nous sommes arrêtés... et repart en nous disant on se rejoint chez moi.
On se retrouve avec sa copine à devoir payer le cochon. En parlant avec sa copine, un peu énervés, on apprend que Flora a tout manigancé pour que ce soit sa copine qui nous fasse payer le dernier repas... on est trop énervés.
On hésite à partir comme ça, sans même manger avec eux.
On ne le fait pas car c'est vraiment délicat, on mange à contre coeur et vite. Au moment de partir son frère m'offre sa flûte et me montre une vidéo ou il joue trop bien de la musique...
On fait les adieux et on part vraiment énervés contre cette fille, surtout que l'on se dit que le reste de la famille ne doit pas être comme ça, mais elle a tout gâché.
On retend le pouce plus loin sur la route, et assez vite une voiture s'arrête. Quand nous lui disons que nous n'avons pas d'argent, il refuse de nous prendre. On repart vers nos sacs complétement dépités, et le mec nous dit, ''venez, ma copine veut bien vous prendre gratuitement...''
Au début, nous sommes sur la défensive, Claire n'accepte pas la cigarette proposée, ni la boisson, par peur qu'ils nous demandent de payer. Très vite on se détend et on se rend vite compte qu'ils sont géniaux. On rigole bien avec eux tout le long de la route, ça nous redonne une grande bouffée d'espoir.
On se rend vite compte que tout se paie dans ce pays, on prend donc le réflexe de dire que nous ne pouvons pas payer pour le transport. S'ils ne veulent pas, on attendra la prochaine voiture qui elle, voudra sûrement.
Nous traversons Balige à pied, on fait un arrêt devant une maison entièrement peinte avec des dessins comme vous pouvez le constater sur la photo.
Nous continuons à la recherche d'un lieu pour dormir, car la nuit arrive. Nous demandons à un homme en uniforme qui vient de fermer son portail, car sa pelouse a l'air très confortable. Il accepte directement. En fait, nous avons demandé dans un lycée, et nous nous sommes addressés au directeur. Lui et l'homme à tout faire du lycée, nous installe dans la salle de conférence... et de sport, les deux en même temps. Il nous ramène de l'eau chaude pour manger nos pâtes et nous pouvons profiter d'une bonne douche pour nous décrasser. Ici c'est à la gamelle et à l'eau froide, ça ravigote...
Réveil matinal, nous nous retrouvons sur la route à 7h. Déjeuner sur le bord de la route à observer le nombre impressionnant d'écoliers, qui nous observent eux aussi bien-sûr.
Deux hommes, rétiçents dans un premier temps du fait que nous ne pouvons pas les payer, mais très sympathiques ensuite, nous prennent. Ils nous laissent à Siborongborong. Les gens sont bien différents ici, super souriants envers nous, c'est agréable.
On passe par la case cybercafé, séance photos avec le jeune qui le tient et nous continuons notre route. On s'arrête dans un endroit pour tendre le pouce qui semble approprié; à l'ombre et très calme. Ca ne dure pas très longtemps, car un scooter vient de faire demi-tour pour venir nous parler. Il parle dans un bon anglais, et nous invite à venir chez lui à 7km d'ici, il veut nous faire voir son exploitation de café. Il est un peu consterné quand nous lui disons que nous sommes d'accord mais que nous viendrons en stop. On réussit à arrêter une voiture assez vite, qui nous dépose chez lui, Juandi. Entre temps il y a eu Eric son cousin, qui nous a rejoint.
Nous buvons un café et ensuite nous visitons la plantation d'arbres à café. Eric doit repartir, nous continuons la visite guidée avec Juandi. Il n'arrête pas de nous dire qu'il n'en revient pas que l'on ait accepté de venir chez lui. Il avait déjà demandé à d'autres blancs auparavant qui avaient refusé.
Nous passons la journée à nous balader dans le village à la découverte de plein de choses intéressantes. Nous avons planté du riz, joué au volley (dans un champ rempli de déchets, comme je n'ai jamais vu, c'est du grand n'importe quoi); visite de champs de tabacs; on a goûté de la canne à sucre...
...toute cette journée remplie de pauses café mais impossible d'en payer un, Juandi n'accepte pas....
A la fin de la journée, impossible pour moi d'en accepter un de plus. Claire, elle, est ravie. Mais moi qui d'habitude n'en bois jamais, j'ai la tremblotte et l'envie de vomir...
Nous mangeons avec la femme et les parents de Juandi. Ils sont tous super gentils avec nous et le repas est trop bon.
Pour finir la journée, route pitoyable en direction de sources d'eau chaude. Les sources d'eau chaude c'est un truc de malade, l'eau doit être au moins à 50°C et ça te met une claque un truc de fou. Tu ressors de là complètement épuisé. On finit sur une bonne platrée de pâtes, un régal... Mais que le propriétaire nous fait payer deux fois plus cher que les autres.
Ca fait à peine 5 jours que nous sommes en Indonésie, nous avons vécu déjà tant de choses. Nous sommes le 15 décembre et dans 9 jours nous avons rendez-vous avec Aurore.
Ici les gens se lèvent super tôt c'est complètement hallucinant, c'est la tête un peu dans les fesses que nous allons au kindergarden, dans le jardin de Juandi. C'est lui qui l'a construit et qui a financé le projet. L'Etat ne s'occupe pas de l'éducation ici, c'est des gens comme lui qui payent pour scolariser quelques enfants dont les parents ne peuvent pas payer la scolarité...
Nous faisons donc une petite séance jonglage et didgeridoo, ils sont trop mimi, nous finissons par une séance photos. Les enfants nous serrent la main un par un en nous l'embrassant, c'est un signe de respect pour les aînés, trop mignon...
Ensuite direction l'école, pause au café en attendant la récréation. Pour moi ce sera du thé, j'ai eu ma dose en café hier pour l'année je pense...
Nous sommes entourés d'environ 200 enfants, et je refais une séance didgeridoo. Avant la fin de la récré nous les sensibilisons rapidement au ramassage de déchets, en ramassant avec eux tous les papiers dans la cour. Ici tout le monde jette les ordures partout...
Ensuite petit cours d'anglais improvisé dans une classe, Claire prend les choses en mains.
Nous comptions partir tantôt en direction de l'île du lac Toba, mais on est invités à un mariage, on ne peut pas refuser.
Nous y allons avec les bus locaux. Arrivés là-bas, on est encore la repère, tout le monde nous regarde. On mange, puis on va donner une enveloppe avec un peu d'argent au marié, de manière traditionnelle, en dansant comme les Batak, l'ethnie majoritaire du nord de Sumatra. Photos avec les mariés et parlotte avec quelques mecs du mariage.
Ceci n'est pas une blague : nous avons rencontrer Ferdinand et Marie-Antoinette qui ont un fils : Nicolas Sarkozy... ils l'on appelé comme ça... ouf non ? Nicolas Sarkozy Nababan ou un truc du genre... j'en reviens toujours pas !!!
Bref, encore une fois nous passons un moment très enrichissant, avec pleins de gens super souriant envers nous, très agréable.
Sur le chemin du retour nous nous arrêtons chez un homme qui veut nous payer le café. Sa femme travaille au champ de riz pendant qu'il s'occupe des enfants. C'est comme ça ici. Il donne à son bébé du café dans le biberon. Une fois par semaine, ils disent que c'est bon pour eux.
Sur la route, nous trouvons des feuilles qui servaient de brosse à dents avant, et ça fonctionne. Nous jouons aux échecs et ensuite allons cueillir de la kasava. Ici le rythme de vie est plutôt pépère.
On passe une soirée inoubliable au bar, à boire l'alcool local, dégueu au début mais on s'y fait. On arrête pas de rigoler, ils jouent de la guitare et chantent...soirée géniale et vraiment inoubliable ! Quand nous leur apprenons que nous faisons l'amour avant le mariage en France, ils sont tous perturbés comme des adolesents. C'est vraiment très drôle de voir leurs réactions.
Sur le chemin du retour à la maison, alors qu'il fait déjà nuit, nous nous arrêtons dans un autre bar. On soupçonne Juandi de vouloir approfondir le débat du sexe. C'est vraiment marrant les questions qu'il pose et les tronches qu'il fait. On rigole vraiment bien. Il a 10 ans de plus que moi, mais j'avais pourtant l'impression de parler à un gamin. Il nous dit que c'est la première fois qu'il parle de sexe avec quelqu'un...
Nous finissons la soirée chez lui autour d'un des meilleurs plats que j'ai mangé depuis le début du voyage. Une sauce à la feuille de citronnelle, trop bon...
Ce matin nous découvrons le processus de fabrication du café, super intéressant.
Ils nous demandent de les aider, trouver une solution pour leur permettre d'exporter leur produit.
Nous avons vraiment envie de trouver une solution. On y travaillera...mais seulement après notre voyage, donc au passage si quelqu'un a une idée ou un contact, n'hésitez pas à nous le faire parvenir.
Nous faisons à manger avec Anie, sa femme, ensuite je vais cueillir des fruits avec Juandi pour faire un jus.
La mère de Juandi nous offre un tissu traditionnel, ceux qu'ils offrent aux mariés par exemple. Il est vraiment très beau, nous lui en achetons d'autres.
Nous devions partir, mais encore une fois changement de programme. Nous laissons tomber l'île du lac Toba, nous n'aurons pas assez de temps pour rejoindre Aurore sinon.
Il pleut toute l'aprèm, nous en profitons pour faire notre carnet de bord et nous reposer un peu. Je parle pas mal avec Eric qui est lui aussi très friand d'informations sur notre pays.
Soirée bien sympa, surtout le moment danse traditionnelle avec les parents de Juandi. Dernier repas tous ensemble car demain nous partons pour de bon.
Nous préparons nos sacs, Juandi m'offre une flûte qu'il a faite lui-même. Nous prenons le breakfast ensemble et nous faisons les adieux.
Nous marchons beaucoup, mais aujourd'hui c'est plutôt par envie que nécessité. Ce passage dans cette famille aura été un moment inoubliable, plein de rencontres et de découvertes.
C'est un camion de pierres qui nous amène à Siborongborong, où nous étions quelques jours auparavant.
En traversant la ville nous sommes arrêtés par une prof d'anglais et ses élèves pour une séance dédicace. On écrit notre prénom dans une 20aine de cahiers d'école, puis séance photos et c'est reparti.
Ici, les kilomètres n'avancent pas très vite tellement la route est défoncée, mais quand nous sommes pris, c'est pour assez longtemps.
Durant une pause goûter dans un petit chemin perpendiculaire à la route principale, on se fait observer par de nombreux enfants et un buffle qui vient déféquer juste à nos pied. Ca s'est joué à quelques centimètres pour nos belles sandalettes.
En tout cas ça fait rire tout le monde... :)
Nous sommes pris par Salman et 3 femmes voilées, nous ferons beaucoup de route avec eux. Peu de temps après qu'ils nous aient prit, nous faisons une pause thé et repas offert par ces braves gens. Ils ont vraiment le sens de l'accueil dans ce pays, ça fait vraiment chaud au coeur. (petite dédicace pour maman : nous voyons des boîtes Tupperware de format asiatique...)
La route est vraiment affreuse, je pense qu'il faut la vivre pour pouvoir y croire, et c'est la route principale.
On a rien demandé, mais il a déjà prévu que nous dormirons chez eux ce soir. Difficile en ce moment pour nous de trouver ou dormir...!!!! :)
Nous le suivons toute la soirée. Au final on dormira chez la soeur d'un pote à lui, nous sommes complètement fatigués...
Il nous propose d'assister au mariage pour lequel il a fait le déplacement pour venir jusqu'ici. Nous ne pouvons pas accepter car nous devons continuer la route pour rejoindre Aurore en temps et en heure, surtout dans l'état où est la route, il faut prendre de l'avance. Nous mangeons un petit déjeuner (riz, poisson... et oui ici c'est riz matin, midi et soir) puis Salman nous dépose à un cyber-café (0,25euro par heure) vers la fin de la ville.
Nous n'avons pas encore tendu le pouce que nous sommes accostés par un jeune. Il nous convainc de l'accompagner à des chutes d'eau à soit-disant 1km d'ici. Nous ne voulons pas perdre de temps surtout que si nous acceptons toutes les invitations, les 2 mois du visa ne suffiront pas; mais bon c'est sur la route...
Lui et son ami nous amènent en scooter, et au final c'est à 20km... Le lieu est vraiment sympa, mais nous ne nous attardons pas car il y a encore du chemin à parcourir.
Nous avons vraiment du mal à être pris, nous nous retrouvons dans une école, même s'il n'y a pas cours aujourd'hui, mais voyant les chèvres et les poules squatter la cour, nous nous permettons de nous y réfugier en attendant la fin de la pluie. Nous sommes entourés d'enfants qui nous observent.
Nous changeons de place pour fuir la pression des gamins. Nous mangeons un bol de pâtes et essayons d'aller le plus loin des habitations possible pour être un peu tranquille pendant l'attente de la prochaine voiture.
C'est loupé pour la tranquilité, un jeune qui étudie l'anglais vient nous voir car il souhaite pratiquer son anglais. Quand une voiture s'arrête il nous aide en faisant la traduction. Les 2 hommes qui nous ont pris sont de la police des narcotiques. Nous avons déposé l'un des deux sur la route et l'autre nous laisse dans un terrain vague où dit-il nous pourrons camper sans problème. Il nous donne rendez-vous ici demain matin 7h pour continuer la route avec lui.
Le lieu est vraiment pas terrible, il y a plein de jeunes. En attendant la nuit pour nous installer nous papotons avec des jeunes qui sont venus nous accoster à peine assis. Très sympas avec nous, ils sont lycéens et attendent 18h pour retourner à l'internat. Ils nous offrent à boire et des sortes de chips au piment.
Nous installons la tente, ça commencait à faire longtemps que nous ne l'avions pas sortie, elle commençait à sentir l'humidité, il était temps :) Nous passons la nuit entourés des va et viens de motobikes... C'est le lieu de rencontre des amoureux...
Nous nous réveillerons à 6h30 du matin, pour rien, car notre rendez-vous ne viendra pas.
Un routier nous arrête dans une carrière au bord de la rivière, puis nous reprenons la route. Enfin un endroit calme, les paysages sont vraiment magnifiques, un régal de faire du stop ici.
Claire ne pouvant plus se retenir elle décide d'aller faire ses besoins, et les gros, dans la rizière en face de nous. Le lieu étant très calme elle ne va pas très loin. Elle aurait peut- être dû car deux filles sur un scooter s'arrêtent juste au niveau de Claire. Le champ étant en contre-bas, les filles ont une vue plongeante sur elle. Je ne peux m'empêcher de rigoler, que dis-je, d'être mort de rire, digne d'un bon gag à la télé.
Avec le conducteur suivant, Claire dort derrière, nous ne communiquons pas trop avec lui, sans la langue en commun c'est difficile. Avec certaines personnes nous réussissons à communiquer sans la même langue, mais avec d'autres beaucoup moins. Je profite du spectacle des paysages qui défilent devant nos yeux.
Un nouveau lieu où nous attendons notre prochain chauffeur, nous pouvons observer les singes dans la jungle juste de l'autre côté de la route, ça change de nos douces vaches de Normandie pour aller en stop à Domfront :)
Deux jeunes routier nous prennent. Ca va être trop serré à 4 dans la cabine, nous irons dans la benne derrière. C'est vide donc nous pouvons nous mettre à l'aise, par contre on est bien secoués.
Nous nous retrouvons à l'arrêt dans une route de montagne. Il y a une grande file de voitures, mais on ne sait pas pourquoi ça bloque. Je prends le parapluie, et marche le long de la file, deux ou trois virages après et je comprends mieux pourquoi nous sommes bloqués. Un éboulement de terrain a coincé un camion contre une maison. Impossible de passer.
Le temps passe, mais à part une foule autour de l'éboulement, et des gars avec leur bêche pour enlever la terre, personne n'arrive à la rescousse. Il pleut encore, la terre se transforme en boue, on est pas prêts de repartir.
Nous passons la nuit dans le camion, au moins pas besoin de trouver de lieu pour dormir ce soir.
Le camion s'est déplacé de quelques mètres pendant la nuit, on se retrouve la tête dans le mauvais sens de la pente, mais à part ça la nuit fut plûtot bonne.
La route est pleine d'activité, des hommes mangent juste derrière le camion, et devant des femmes vendent de la nourriture. Je vais voir au niveau de l'éboulement, ça n'a pas beaucoup bougé depuis hier, et en plus maintenant plus personne ne s'active.
C'est assez marrant de se retrouver dans ce genre de situation, surtout que nous ne sommes pas si pressés que ça, mais c'est vrai qu'au bout d'un moment ça commence à faire long.
Au bout de 21h d'attente, enfin un tractopelle arrive, et en 5 minutes débloque la route. A savoir que c'est la route principale de l'île, ils sont pas nerveux...ça fait vraiment relativiser sur certains problèmes que l'on peut avoir en France, sont-ce vraiment des problèmes ?
Enfin le camion bouge, on passe l'éboulement, et quelques centaines de mètres plus loin, rebelotte, on se retrouve bloqués. Ca dure environ 1h et ça repart ! On se rendra compte qu'il n'y avait pas une mais environ une demi douzaine d'éboulements, on aura été bloqués 22 heures...
Peu de temps après on arrive à Bukittinggi, un des rares lieu touristique de l'île de Sumatra. Beaucoup de locaux nous en ont parlé quand on leur disait que nous allions à Padang, on s'est donc dit que ce serait peut être un bon endroit pour passer Noël et surtout pour trouver un hôtel sympa pour fêter la naissance du petit Jésus.
En marchant en direction du centre ville à la recherche d'un cybercafé, on tombe sur « Champions Burgers »... Allez, un petit steack, ça fait longtemps !
Le patron parle anglais, il est très sympa avec nous. Nous ayant demandé où nous allions pendant que l'on mangeait, nous voyant partir, il s'empresse de démarrer sa voiture... « Montez, je vous emmène, et au passage je vous fais le tour de la ville rapidement »
Trop cool ce mec...après nous avoir fait faire le tour il nous dépose au cybercafé. Il pleut des cordes, mais au bout d'un moment, pas le choix il faut que l'on trouve un endroit pour dormir.
Où est ce qu'on pourrait trouver un mec assez sympa pour nous laisser mettre notre moustiquaire sous son abri devant chez lui ? Mais bien-sûr, le champion du burger!
Nous marchons en direction de son restaurant avec notre parapluie en essayant d'éviter les flaques d'eau...On voit l'enseigne du magasin, on s'arrête pour préparer notre phrase et choisir qui pose la question. « C'est toi qui demande », « non, c'est toi, la dernière fois...bla bla bla »... au final je ne sais plus qui a demandé mais je me rappelle qu'on l'a complètement chamboulé notre champion du burger.
Il demande l'autorisation à sa femme. Ils acceptent, et ça nous soulage... Lui il est mort de rire toutes les 10 secondes; notre demande le surprend vraiment. Il nous installe dans une chambre, car il est hors de question de nous faire dormir dehors, que vont dire les voisins... On a un sentiment d'euphorie qui s'empare de nous quand on se retrouve tous les 2 dans la chambre, trop contents !
Il nous explique que demain nous devrons prévenir le voisin de notre présence ici. Vraiment bizarre comme règle, et en plus il faudra mentir sur notre identité et dire que nous sommes Australiens, c'est comme ça qu'il peut nous connaître, car il a vécu en Australie...vraiment pas très libre tout ça !
Andy nous a proposé de laisser nos gros sacs chez lui si nous allons nous balader. C'est avec plaisir que nous marchons sans nos sacs, on se sent tout légers. Nous passons la journée à visiter des hôtels, à la recherche de celui qui sera parfait pour passer Noël tous les trois loin de nos familles.
Beaucoup sont déjà complets, on optera pour un hôtel **** excentré de la ville, qui nous reviendra à 20euros chacun par nuit car nous prenons une chambre de 2 pour 3, mais bon, vu la taille du lit ça le fait. C'est Noël, on ne se refuse rien... Et puis Claire sera trop triste si tout n'est pas parfait.
On rentre avant la tombée de la nuit chez Andy pour aller comme prévu se trouver un endroit pour mettre notre tente. Quand on arrive, direct il nous paye un thé, on papotte...Voyant la nuit arriver, on lui dit que nous allons chercher nos sacs là-haut, en croisant les doigts pour qu'il nous dise « mais non vous pouvez dormir là... ». Quand on lui dit, il ne dit rien, juste ok, on est tous les 2 un peu déçus, mais déjà ils nous ont acceuillis une nuit, c'est bien sympa de leur part, on serait pas un peu trop gourmand ?
On monte donc les escaliers et là il nous dit « take a rest », ce qui veut dire « allez-vous reposer ». « Claire, tu as compris comme moi ce qu'il à dit ? » On fait comme si on n'avait pas entendu, et on redescend avec nos sacs. Sa femme nous voyant avec les sacs à dos s'affole, ne parlant pas anglais, va voir en courant son mari pour lui dire.
Andy revient et nous dit de remonter tout de suite, il nous dit un peu choqué," mais qu'est ce que vous faites? Nous sommes trop sensibles, il ne faut pas nous faire ce coup là!!!" Nous sommes ses amis Australiens, nous pouvons rester chez lui... Encore une fois nous sommes trop heureux, rien que le fait d'avoir un lit et un toit pour la nuit avec des hôtes super. Ca peut paraître banal comme ca, mais étant donné que l'on se refuse l'hôtel, quand nous avons un vrai lit nous sommes super contents...le bonheur est très relatif tout de même...
Nous passons les 2 jours d'après à rédiger le blog, voulant le finir pour Noël, un petit cadeau pour nos familles et amis qui suivent nos aventures. Et les soirées nous les passons avec Andy à parler sur la terasse. On sent qu'il nous apprécie beaucoup. Je me dit que c'est peut-être parce qu'il a un fils qu'il ne voit plus beaucoup qui a le même âge que moi. Il refuse systématiquement dès que nous essayons de payer, on est obligés de feinter pour au moins de temps en temps payer l'addition, c'est un restaurant tout de même.
Nous sommes le 24 décembre, Aurore va bientôt arriver à l'hôtel. Claire veut absolument partir tôt au cas où elle arrive plus tôt que prévu à l'hôtel.
Impossible, Andy et toute sa famille se démènent pour nous préparer un super repas. Ils sont vraiment géniaux. Eux ne fêtent pas Noël car ils sont musulmans mais j'ai l'impression que c'est leur cadeau car ils savent que nous sommes loin des gens qui nous sont proches. C'est un régal, un délice! Je suis complètement plein à la fin du repas (il a même rajouté à la recette des patates exprès pour nous).
Quand nous allons chercher nos sacs, et cette fois c'est la bonne, on se rend compte qu'il n'avait pas compris que nous aussi nous allions dormir a l'hôtel pour Noël. Il a l'air déçu que nous partions si tôt.
Il nous emmène à l'hôtel, On lui promet de repasser avec Aurore.
Nous passons notre Noël à manger des cochoneries dans le grand lit en regardant des films de Noël en anglais. C'est trop cool, on a même le droit à du bon vin qu'Aurore à ramené avec les sucreries. Un régal. 
On passera aussi du temps sur skype avec nos parents pour ce jour où durant notre voyage notre famille nous manque beaucoup. Même si c'est très dur de se rendre compte que c'est Noël car nous ne sommes pas dans l'ambiance.Il fait très chaud, et tous les jours nous entendons les appels à la prière venant des mosquées...
Nous dormirons 2 nuits dans cet hôtel.
Avant de repartir de Bukittinggi nous passons manger un burger chez Andi comme promis. C'est bizarre il fait un peu son timide. Sûrement parce qu'il y a Aurore, mais ça ne l'empêche pas de nous donner une lettre adorable qu'il a écrite juste après que nous soyons partis. Il dit aussi qu'on voit à leur manière de manger qu'Aurore travaille dans les bureaux et Claire dans les champs!
Je vous écrirai peut être un passage dans un autre article, je dois d'abord lui demander son autorisation, car je trouve ça très émouvant et je suis content que notre passage dans la vie des gens permette de les égayer et de changer leur quotidien...même si les adieux sont toujours difficile.
Andy nous dépose sur la route du lac. Avant ca il faut pousser la voiture qui ne démarre pas, et c'est parti ! Nous lui disons au revoir avec un peu d'émotion.
Nous attendons le bus. Pour la première fois depuis Bangkok nous prenons un transport payant. Je suis un peu déçu, mais je me dit qu'il faut que j'arrête avec mes principes à deux balles. La route est remplie de virages, 44 comme on peut le voir sur les panneaux, mais les 44 commencent bien après une longue série de virages. je profite des paysages, au moins là je ne me sens pas obligé de parler au chauffeur.
Nous allons dans un lieu où il y a des bungalows à louer, Aurore a eu l'adresse car elle a rencontré des gens qui lui ont donné en venant jusqu'à Bukittinggi. Claire et moi ne savons pas encore si on se remet en mode tente comme avant ou si nous allons à l'hôtel avec Aurore.
Le cadre est vraiment super, le bungalow coûte seulement 5euros la nuit pour trois. Je mets mes principes de côté jusqu'à ce qu'Aurore reparte, on va dire que c'est notre semaine de break à nous aussi.
Et pour courronner le tout il y a un canoë en bois dont nous pouvons nous servir gratuitement. Notre premier essai à tous les trois dedans est assez calamiteux . Le bateau prend l'eau, c'est la cata... mais on rigole bien, surtout Aurore :)
On se balade, on nage dans le lac, on coule avec le canoë, on le ramène à la nage, puis on mange en buvant une bière... les vacances quoi !
Pour les deux derniers jours du break d'Aurore nous avons été invités à aller sur une île déserte près de Pariaman. On fait les courses au marché le matin, puis on prend un taxi collectif car il n'y a pas de bus. Arrivés sur la plage, un mec qui sort d'on ne sait où, nous bloque au moins 2 heures car chaque « boulet », doit payer 100 000 rupiahs. Ah oui je vous ai pas dit, ici les blancs sont appelés « boulet », qui veut dire blanc en Indonésien. Rien à voir avec le mot français, même si dès qu'on l'entend on ne peut s'empécher d'y penser.
Bref, un mec qui n'a rien à voir avec le gouvernement veut notre argent. C'est comme ça ici. Au final on apprend qu'il n'est pas en droit de nous demander de l'argent, mais si on veut passer il faut lui donner un petit truc quand même. Je suis complètement contre, mais pour une fois je ne le fais pas savoir. C'est le break d'Aurore, je prends sur moi.
Nous arrivons enfin sur l'île tant attendue, avec un petit bateau en palette, enfin c'est l'impression qu'il donne. L'île est belle et bien déserte, mais ça ne l'empêche pas d'être pleine de déchets.
On s'installe, on va faire trempette, l'eau est magnifique et pour la première fois je peux observer des poissons colorés dans des coraux pour la plupart morts, mais c'est déjà passionnant.
Nous passons la soirée à jouer au dés, boire quelques bières et bien rigoler.
Aujourd'hui je passe une bonne partie de ma journée à observer les poissons, surtout que des indonésiens se sont incrustés sur l'île et les autres leur offrent à manger et à boire.
Ca m'énerve, avec Claire nous préférons nous écarter du groupe. Surtout que ces mecs viennent pour voir des blanches en bikini. Ici tout le monde se baigne habillé, surtout les filles, bien-sûr.
Ils repartent au bout d'un moment, quand ils se rendent compte que les filles vont de l'autre côté de l'île pour se baigner. Un peu dommage quand même pour une île déserte.
On se fait cuire toute la journée, le soleil est d'une puissance, et difficile de trouver de l'ombre.
Nous repartons avec Aurore en fin d'aprèm, histoire de profiter d'elle le plus possible.
Nous prenons un bus pour Padang, et cette fois c'est le dernier. C'est marrant aussi de prendre le bus blindé de personnes.
En arrivant dans la ville, on cherche un hôtel à pas cher dont les filles nous on donné le nom. Une voiture qui nous voit marcher s'arrête et nous propose de nous y amener. Trop de chance sur ce coup-là.
La chambre est deux fois moins chère pour les étrangers que les locaux, elle est pas mal celle-là, mais bon on va pas refuser l'offre.
On profite de la douche pour se décrasser de la mer, on est tous les 3 cassés par notre journée et le soleil. Justement les coups de soleil commencent déjà à se faire ressentir.
On cherche à retirer de l'argent, impossible de trouver un distributeur qui délivre plus de 2 000 000 rupiahs, l'équivalent de 170euros. C'est galère parce qu'il faut savoir que pour chaque retrait, notre banque en France, par exemple la mienne prend 4,20euros (et encore ce n 'est pas très cher par rapport à celle de Claire), et que certaines banques locales se prennent elles aussi une marge. Donc plus on fait de retraits plus on perd de l'argent, bref. Surtout quand on réussit à vivre avec 3euros pour 2 en une journée, les 5 euros de perdus juste dans un retrait, ça fait mal, mais bon ca fait partie du voyage...
Aurore est partie ce matin très tôt, nous profitons de la chambre jusqu'à midi puis partons à la recherche d'une poste pour nous débarrasser de quelques kilos de souvenirs...
Etant donné qu'il y a vraiment beaucoup de choses à raconter en Indonésie, nous ferons ce pays en 3 parties, en espèrant que la première vous ait plu... à bientôt pour de nouvelles aventures...
L'Indonésie en quelques chiffres :
- A venir...dans la partie 3. En attendant voici la carte du trajet parcouru pendant les 20 premiers jours
To Be Continued...